Carnet de voyage en Slovénie

 

 

Où allons-nous passer nos prochaines vacances de printemps ? La destination doit répondre à plusieurs critères : nous n’avons pas envie de retourner dans un coin que nous connaissons bien, elle doit être reposante, facile, tranquille, pas trop loin, pas trop chère. Pas de ville ni d’activités culturelles, nous avons envie (et besoin) de nous ressourcer et de nous mettre au vert cette fois-ci. Un petit tour sur Internet finira de nous convaincre que la Slovénie devrait combler toutes nos attentes. Et en plus, avec un peu de chance, nous pourrions même voir des ours. En cette période de fin avril, début mai, l’hibernation devrait être terminée, même s’il est un peu tôt pour la période des amours.

Je croise les doigts et je commence ma préparation en consultant abondamment Internet.

Très vite, je me rends compte que toute la partie est du pays ne m’attire pas plus que cela. Je n’insiste pas et je l’élimine d’office. Évidemment Bled et son lac sont des incontournables. Nous y passerons donc quelques jours, surtout que le parc national du Triglav a l’air de receler des trésors naturels, en particulier des gorges qui me font bien envie. La seconde partie du séjour sera consacrée à une région moins touristique, celle des forêts karstiques dans le sud du pays, autour de la forêt de Sneznik en particulier. Mais entre les deux, nous ferons une courte halte qui nous conduira sur la riviera slovène, à Piran très précisément, réputée pour son charme méditerranéen. Nous comptons bien profiter de la route pour visiter quelques-uns des sites incontournables du pays, comme une insolite mine de mercure, les célèbres grottes de Skocjan ou encore l’église de Hrastovlje aux fresques macabres réputées. Volontairement, nous choisissons de ne consacrer qu’une seule journée complète à la découverte de Ljubljana : durant ce séjour, on préfère profiter de la nature que visiter une ville. Et après tout, si la Slovénie à la solide réputation d’être une destination verte, voire écolo, il doit bien y avoir une bonne raison à cela ! Pour consacrer son caractère résolument « nature » de notre séjour, j’ai choisi des logements simples, assez semblables à des auberges, qui promettent un bon compromis entre proximité avec la nature et confort.

 

C’est donc après avoir glissé dans nos bagages chaussures de marche, polaire et veste de pluie (on ne sait jamais…) que nous prenons la route de l’aéroport en ce lundi matin.

Les formalités d’embarquement sont rapides, beaucoup plus que ce que nous avions estimé, du coup, nous nous retrouvons avec pas mal d’attente. J’en profite pour faire découvrir à Corto un petit jeu que j’aime beaucoup en ce moment : Cemantix. Chaque jour, il suffit de découvrir un mot mystère. Nous voilà donc tous les deux occupés à jouer, et on ne verra pas le temps passer.

 

Vol sans histoire jusqu’à Ljubljana.

 

                                                                         On voit bien les sommets des montagnes qui affleurent des nuages

 

Avant l’atterrissage, nous nous penchons vers le hublot. Il n’y a pas de doute, c’est vert, et ça, c’est plutôt un bon point, parce que c’est ce que nous venons chercher.

 

 

 Mais en même temps si c’est vert, c’est qu’il pleut souvent. La pluie ne se fait d’ailleurs pas attendre, puisque nous atterrissons sous une bonne averse. Nous récupérons nos bagages et allons prendre possession de notre voiture préalablement réservée sur Internet. Quelqu’un doit nous attendre au niveau des arrivées avec mon nom sur un panneau. Et là, personne. L’aéroport est petit, nous en avons vite fait le tour. Nous sortons et nous dirigeons vers le bâtiment des agences de location de voitures. Impossible de repérer la nôtre. Corto décide alors d’appeler directement le loueur. Pas de souci, il est là, on le voit d’ailleurs arriver à notre rencontre tout sourire. En fait, le bureau de son agence est dans un autre corps de bâtiment, et il n’avait pas jugé utile de venir nous chercher aux arrivées comme prévu. Bref, rien de grave, et quelques minutes plus tard nous repartons avec une Opel Corsa en très bon état. Nous prenons immédiatement la route en direction du parc du Triglav où nous passerons nos 5 prochains jours. Comme il n’est pas bien tard, nous nous arrêtons en route dans la petite ville de Skofja Loka dont nous parcourons à pied les petites rues anciennes.

 

 

 

C’est tout petit, un pont, une belle place, quelques rues et c’est tout.

On finit la soirée à une table de notre auberge à découvrir nos premiers plats de cuisine slovène. C’est bon, mais je trouve les plats « prétentieux », et honnêtement un peu chers pour ce que c’est.

 

Jour 1

La météo l’avait bien dit, et ce matin cela se confirme, il pleut !

Après un très bon petit déjeuner, copieux et préparé à base de produits locaux et frais, nous décidons de partir pour les visites les plus éloignées de notre programme, en espérant que la pluie qui s’abat sur nous en ce moment sera localisée. Nous roulons près d’une heure en direction des gorges de Tolmin, sous une pluie intermittente. Lorsque nous arrivons sur place, la pluie redouble d’intensité. Impossible de se lancer dans une randonnée, même courte ! On commence donc par aller nous réfugier dans le café juste en face du parking et de l’entrée du site. Notre consommation à peine terminée, la pluie semble tomber moins fortement. C’est peut-être le bon moment, on se lance. On s’acquitte comme il se doit du prix d’entrée et nous voilà partis à descendre dans les gorges.

Les différentes vues qui s’offrent à nous sont magnifiques, et, ô miracle, la pluie a cessé de tomber.

 

 

C’est finalement au sec que nous ferons toute notre balade qui nous aura pris environ 1h30. On est pourtant fin avril, mais il n’y a pas un chat. Nous avons les gorges pour nous tout seuls. C’est incroyable ! Le grondement des eaux qui déferlent n’est parasité par aucun éclat de voix. J’imagine que la même balade au milieu de la foule doit perdre beaucoup de son charme. Les passages sur les ponts suspendus au-dessus des gorges ajoutent un aspect ludique à cette visite.

Tout contents d’avoir pu réaliser cette visite le temps d’une éclaircie, nous partons tenter à nouveau notre chance un peu plus loin, à la cascade de Kozjak. Pour éviter d’avoir à payer le parking, nous nous garons de l’autre côté de la route, à proximité du camping, et nous nous lançons. Ce n’est pas la cascade en elle-même qui nous attire ici, d’ailleurs, nous n’avons pas payé pour accéder à la dernière partie du parcours, mais davantage la balade dans un beau cadre naturel. On longe la Soca, d’un vert incroyable, une bonne partie du chemin, avant de bifurquer.

 

 

Même si nous ne regrettons pas cette balade, loin de là, elle est tout de même moins belle et moins impressionnante que celle dans les gorges de Tolmin. Et en plus, la pluie a repris, ce qui n’arrange rien. Sur le chemin de retour, nous croisons une, puis deux salamandres.

 

 

Rencontre inattendue et rare (pour nous du moins). Sympa !

Et le soir, en revenant du restaurant, c’est un chevreuil que nous verrons dans l’éclairage des phares de la voiture.

 

Jour 2

Ce matin, il fait beau, nous allons en profiter pour aller visiter ce qui est souvent présenté comme les plus belles gorges et les plus belles cascades de la région.

Nous mettons donc le cap au nord du parc du Triglav, nous dépassons Bled, et nous nous arrêtons pas beaucoup plus loin aux gorges de Vintgar. Une portion de la route est en travaux, ce sera compliqué de réussir à rejoindre le parking. Évidemment, nous payons notre ticket de parking, et quelques mètres plus loin, nos deux entrées pour les gorges. C’est sans conteste la première partie que j’ai trouvée la plus belle et la plus impressionnante. 

 

 

Tout le parcours est très bien aménagé et permet de profiter au mieux des gorges et des eaux en furie.

 

 

Depuis le Covid, le parcours se fait en sens unique, c’est-à-dire qu’il est interdit de revenir sur ses pas. La visite se termine avec la cascade, sympa, mais c’est clairement la balade que j’ai préférée à la cascade proprement dite – comme à peu près partout dans les différentes gorges que nous aurons visitées. Deux chemins vous ramènent à votre voiture. On choisit celui qui passe par la chapelle Sta Katarina, et qui traverse d’abord une agréable forêt, puis des alpages.

Ensuite, nous reprenons la route pour nous rendre à la cascade Pericnik. Je ne suis pas assez attentive au GPS, et je n’indique pas à temps la sortie de la grande route à Corto. Sans le savoir, nous voilà donc embarqués vers l’Autriche. On s’étonne d’être arrêté quelques kilomètres plus loin par les forces de l’ordre qui nous demandent où nous allons, mais nous laissent passer sans encombre. Ce n’est qu’en repartant que nous comprenons que nous venons de passer la frontière. Manque de chance pour nous, nous ne pouvons pas faire demi-tour et sommes contraints de prendre un très long tunnel de presque 8 km. Corto est fumasse, d’autant plus que pour regagner la Slovénie, nous devrons le reprendre et payer à nouveau. Nous finissons cependant par retrouver notre route.

J’avais lu sur Internet que pour rejoindre la cascade de Pericnik, il fallait emprunter une petite route qui se transformait ensuite en chemin étroit et caillouteux, mais carrossable. Au bout d’un moment, la petite route en question s’est retrouvée coupée par de gros plots, interdisant le passage, juste après un petit parking (gratuit – c’est suffisamment rare dans cette région pour le mentionner). Nous laissons donc la voiture et continuons à pied, d’abord sur la route, puis très vite sur un chemin non revêtu, mais cependant parfaitement carrossable. Nous progressons à travers une forêt, d’autant plus agréable que nous ne sommes pas nombreux et que l’on peut profiter du bruit de l’eau qui coule et du chant des oiseaux. A partir de ce qui devait être initialement le parking où je pensais qu’on se garerait, il faut gravir la montagne pour rejoindre la cascade. La montée n’est pas longue, mais bien raide. Très vite, on entrevoit la première cascade que l’on peut déjà observer depuis une plate-forme.

 

 

Pour s’en approcher, deux sentiers sont proposés : l’un désigné comme facile, l’autre comme « very difficult trail ». Mais c’est pourtant ce dernier qui permet de passer derrière la cascade. En vérité, il est bien tracé, pas du tout dangereux, et n’a de difficulté que son côté « casse pattes ». Mais j’ai bien conscience en écrivant cela qu’une personne en meilleure condition physique et plus sportive que moi parcourra ce même sentier en galopant comme un cabris.

 

On voit bien le petit sentier tout à droite de la photo, sous la roche, qui permet de passer derrière la cascade

 

Le passage derrière la cascade est très ludique, et nous ressortons agréablement mouillés de là. On enchaîne ensuite par le second « very difficult trail », pas plus difficile que le premier, et peut-être même légèrement moins fatiguant, qui mène en quelques minutes à proximité d’une seconde cascade, plus petite, et dont les eaux se jettent dans la première.

Nous profitons de la vue et redescendons tranquillement, tout contents de cette belle balade.

Nous reprenons la voiture et continuons notre balade vers l’ouest du parc, jusqu’à Kranjska Gora, une station de ski où se tient chaque année une importante compétition de slalom géant. Nous bifurquons en direction du lac Jasna, pas très grand, mais dont les eaux sont d’un beau vert profond,

 

 

et nous poursuivons la route jusqu’au col de Vrsic.

 

 

Les masses de pierres qui nous surplombent me font penser aux Dolomites (pas loin). De nombreux sentiers partent du col et des environs.

 

 

Mais il est déjà tard, il ne fait plus très chaud, de la neige recouvre encore partiellement les sentiers… bref, nous ne nous lançons pas, malgré la beauté des lieux.

 

 

Nous rentrons donc tranquillement finir la soirée dans un des restaurants du village, Strud’l, où nous nous régalons d’une nourriture simple, bonne et locale. Au passage, je découvre le Coca local, le Cockta, un soda qui rappelle la célèbre boisson américaine, mais aux herbes dans sa version slovène.

 

 

C’est plutôt bon, et j’en reprendrai plus tard durant le séjour, en alternance avec des limonades, très bonnes, faites maison et peu sucrées.

 

Jour 3

Le beau temps semble s’être installé pour plusieurs jours. Nous en profitons pour découvrir l’autre lac de la région, présenté comme tout aussi beau, mais plus sauvage et moins touristique que le célèbre lac de Bled : le lac de Bohinj.

 

 

Mais avant cela, nous commençons la journée par la visite de la cascade de Savica, pour profiter au maximum de la lumière de la matinée. La balade dans la forêt de hêtres qui y conduit est très agréable et pas difficile.

 

 

Quant à la cascade finale, elle est bien en eau.

 

 

Il faut dire que nous sommes au printemps et qu’elle profite de la fonte des neiges.

Après cette visite, nous longeons à nouveau le lac de Bohinj pour nous rendre aux gorges de Mostvice.

 

 

La rivière qui parcourt ces gorges est réputée pour abriter une importante colonie de truites… même si nous n’en verrons aucune ! Durant la première partie de cette balade, nous évoluons sous un couvert végétal en suivant le lit de la rivière, où les vasques d’eau couleur émeraude s’enchaînent pour notre plus grand plaisir.

 

 

Partout de petits ruisseaux venant de la montagne viennent gonfler les eaux du fond des gorges.

 

 

Ensuite, nous continuons à travers un alpage avant d’arriver à la cascade, bien en eau elle aussi à cette époque de l’année. Sur le chemin du retour, nous nous accordons une pause boisson. 

 

 

En tout, nous aurons mis 4 bonnes heures pour accomplir cette balade, vraiment très belle et très agréable. Seule ombre au tableau, le prix, vraiment exorbitant, du parking, en plus du prix d’entrée des gorges proprement dites.

Ensuite seulement nous revenons au lac de Bohinj dont nous longeons à pied la partie nord.

 

 

 

Le chemin suit la route, mais comme cette dernière n’est pas très fréquentée, cela reste très agréable. Au bout du lac, on va se poser sur un banc au bord de l’eau. C’est calme. Seul un kayakiste, âgé, est en train de ranger son matériel. Corto lui propose de l’aide pour porter son kayak jusqu’à sa voiture garée sur le parking au-dessus. Il refuse, manifestement vexé. On n’a pas compris…

 

 

C’est déjà la fin de la journée quand on revient à notre voiture que l’on reprend pour effectuer les quelques kilomètres qui nous séparent de Stara Fuzina, un village de l’autre côté du pont de pierre et de l’église juste à côté. On cherche à rejoindre un point de vue sur le lac, dans sa longueur. J’ai repéré sur Internet un endroit pour cela. On se gare sur un à plat le long d’un chemin. On n’avait pas fait dix mètres qu’un paysan déboule, et montrant de la main notre voiture, nous répète « privat, privat ». Heu… nous sommes sous un arbre, sur le bas côté d’un chemin, et nous ne gênons en aucun cas la circulation. « Privat » de qui ou de quoi ? Nous n’insistons pas, et allons nous garer plus loin, dans un parking « officiel » et bien sûr payant. C’est la seconde fois que nous assistons à ce genre de mauvais esprit de la part des locaux. Déjà hier, nous avons assisté à une scène où un véhicule qui tentait de se garer de l’autre côté d’une rue où se trouvaient quelques maisons, sur le bas côté d’un champ, s’est fait déloger par des riverains, alors même que lui non plus ne gênait pas la circulation et ne se trouvait sur la propriété de personne. Pour un Français, c’est étrange et pas très sympa.

Une fois garés donc, nous partons pour une courte marche à travers un petit bois clairsemé. Très vite, nous atteignons un banc posé juste en face du lac. Malheureusement, les feuilles des arbres gênent un peu la visibilité.

 

 

Nous ne restons pas très longtemps et retournons manger au bord du lac.

 

Jour 4

Nous commençons la journée en prenant la route pour nous rendre non loin de Bled explorer les gorges de Pokljuka. La dernière partie de la route qui y mène est étroite, et non revêtue, mais parfaitement carrossable. Nous nous garons sur le petit parking. Il n’y a qu’une seul couple, assis, qui visiblement se repose après sa balade. Les gorges de Pokljuka ont la particularité d’être des gorges sèches, c’est-à-dire qu’aucune rivière ne coule en leur fond. Nous nous lançons. Nous commençons par suivre le lit d’un cours d’eau sur quelques mètres, puis très vite, les parois du canyon commencent à nous entourer. Nous continuons notre progression, de plus en plus belle et impressionnante. J’escalade un petit monticule jusqu’à une grotte percée de trois trous qui l’éclairent partiellement. Je rejoins ensuite Corto qui m’attend sur le sentier principal, avant d’atteindre une passerelle incroyable, qui court le long d’une paroi parfaitement verticale.

 

 

Là, les deux côtés du canyon se rapprochent tellement qu’on pourrait les toucher tous deux en tendant les bras. La hauteur des murs de roche, le silence qui nous entoure et la beauté du site me laissent bouche bée. On grimpe sur la passerelle, et on continue notre balade à travers la forêt.

 

 

Le sentier est suffisamment bien tracé pour n’avoir aucune difficulté à le suivre, mais l’aspect sauvage de ces gorges rend cette balade extraordinaire, au sens propre du terme.

De retour à Bled, nous posons la voiture et partons faire le tour du lac à pied. Peu avant le camping, nous bifurquons et empruntons un sentier qui monte dans la montagne. A l’entrée un panneau indique « Ojstrica 20 mn ». En une vingtaine de minutes, nous atteignons un point de vue qui domine tout le lac. Un vrai paysage de carte postale, avec l’îlot central qui se dégage bien, le château de Bled et les montagnes en arrière-plan.

 

 

Nous nous posons quelques minutes sur le banc installé devant ce spectacle et nous savourons. C’est vraiment magnifique ! Peu après, nous redescendons sur le chemin aménagé qui fait le tour du lac, tout au bord de l’eau. On aurait bien pris une pâtisserie au Belvedere, l’ancienne résidence de Tito, qui surplombe le lac. Mais lors de notre passage, le café est fermé. On se console avec une bonne glace, avant de rejoindre notre voiture. Nous ne visiterons pas davantage la ville de Bled proprement dite.

C’est sur cette journée que s’achève notre séjour dans le parc du Triglav. Demain, nous mettons le cap au sud.

 

Jour 5

Comme prévu, nous faisons nos adieux au parc du Triglav et partons en direction du sud. Notre premier arrêt n’est prévu qu’à une demi-heure de là. Mais la route, surtout au départ, est plus mauvaise que prévue : étroite, elle tourne pas mal, et sa chaussée n’est pas en très bon état. Du coup, nous mettrons plus longtemps que prévu pour parcourir les quelques kilomètres qui nous séparent de la mine de mercure d’Idrija. C’est la première fois que nous allons visiter une telle mine. Nous connaissons déjà les mines du Nord de la France, mais c’est tout.

 

 

La visite s’avère très sympathique et infiniment intéressante. Tout d’abord, on visionne un film (avec un audioguide en français) qui retrace à la fois l’histoire de la ville, l’importance du mercure pour la science en général et le développement de la ville, et bien sûr, l’évolution de la mine à travers le temps et les conditions de vie des mineurs. Ensuite, on s’équipe – un casque de chantier et une veste – et nous voilà partis dans les anciennes galeries.

 

 

 

Régulièrement de petites scènes avec des mannequins de cire permettent de bien se représenter en quoi consistait le travail des mineurs. Les explications de la guide (fort sympathique) en anglais/français/allemand/italien (!) complètent agréablement les différents commentaires de l’audioguide. Certaines scènes sont même accompagnées, durant quelques secondes, du bruit original de la mine.

 

 

C’est là qu’on se rend vraiment compte à quel point ces mineurs ont eu des vies difficiles. La visite dure environ une heure et demie, mais je n’ai pas vu le temps passer. Le mercure n’est vraiment pas mon domaine de spécialité, et j’ai appris plein de choses.

Après cette visite, on reprend notre descente dans le sud, et on s’arrête aux célèbres grottes de Skocjan (inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO – ainsi que la mine de mercure d’ailleurs). Les photos sont interdites durant la visite, donc pas de photo. La grotte est très longue, les salles immenses (c’est cette grotte qui compte les plus grandes salles après une autre en Espagne), et les colonnes magnifiques. Des escaliers sont aménagés le long des parois. On se balade tranquillement parmi les stalagmites, les stalactites, et les colonnes qu’elles forment quand elles se rejoignent, et on admire. C’est vraiment beau. Je me dis que j’ai vraiment beaucoup de chance d’être là. Je me sens toute petite en pensant à l’âge de ces piliers, surtout quand on sait qu’il faut un siècle pour que se forme environ un centimètre de stalactite ou stalagmite. Du coup, je n’écoute que d’une oreille distraite la guide qui débite ses commentaires (en anglais) de manière un peu monotone et en se contentant largement d’informations ou de données chiffrées. A la fin de la visite, une heure et demie plus tard environ, un grand ascenseur remonte les visiteurs à la surface de la terre, et on parcourt quelques mètres vers un beau point de vue, donnant sans doute sur la montagne que l’on vient de parcourir de manière souterraine.

 

 

Dernier arrêt du jour : les fresques macabres de l’église de la Sainte Trinité à Hrastovlje.

 

 

A notre arrivée, la gardienne des lieux lance une bande de présentation en français, après s’être enquis de notre nationalité. En quelques minutes, on sait l’essentiel sur ces fresques qui recouvrent entièrement les murs et le plafond d’une petite église du XIIè siècle.

 

 

 

Ensuite, à mesure de l’avancée des explications de la bande-son, la gardienne nous désigne avec une baguette les différentes scènes représentées sur la fresque. C’est super, car cela permet de vraiment bien tout comprendre (même si ce n’est pas très difficile) et surtout de ne louper aucun détail. C’est une visite toute courte, mais qui vaut vraiment le coup.

Peu après, la circulation se densifie, et on arrive enfin à Piran, où nous allons passer la nuit. Là, changement d’ambiance complète par rapport aux quelques jours que nous venons de passer en Slovénie. La route d’entrée dans la ville débouche sur une barrière de parking. Pas le choix, nous prenons un ticket. Nous avons un quart d’heure pour nous garer ou ressortir gratuitement. Nous avançons et cherchons donc une place. La route longe le petit port, sans doute très mignon, mais nous sommes trop occupés à éviter les badauds et à trouver une place de parking que nous n’en profitons pas. Rien. Pas une place de libre. On tente une petite rue perpendiculaire. Très mauvaise idée ! Elle est archi étroite, et en plus, ou évidemment, pas moyen de s’y garer. On ressort de cette zone, et on roule vers les parking que l’on a croisés en arrivant en ville. L’un est (on l’apprendra plus tard) réservé aux habitants de la ville. On se rabat sur le plus éloigné, où, à la queue leu leu, on pénètre. On y stationne notre voiture, bien décidés à ne plus y toucher jusqu’au lendemain matin.

 

 

On part immédiatement déposer nos affaires dans la guesthouse que j’ai réservée, et on finit la journée à déambuler le long du port et à en profiter cette fois. L’ambiance est vacancière, et méditerranéenne. Les gens se baladent tranquillement. Seuls trois courageux sont dans l’eau (qui doit être bien froide). On s’enfonce un peu dans les ruelles de cette ville ancienne, et on se régale d’un bon poisson grillé sur une place à l’ambiance très italienne. C’est simple, frais, pas cher, et très bon. Que demander de plus ?

 

Jour 6

Ce matin, il fait beau, on en profite pour prendre le petit déjeuner dans le jardin de la guesthouse. C’est sympathique tout plein.

On quitte alors Piran, non sans nous être auparavant rendus à pied à Portoroz, en longeant le bord de mer. Une rencontre d’aviron se prépare. Nous regardons un moment les rameurs s’échauffer, puis nous regagnons notre voiture.

Nous poussons jusqu’aux salines de Piran. Nous les apercevons de haut. Elles ne sont pas en eau, on se consulte tous les deux  : ni Corto ni moi n’avons vraiment envie de consacrer du temps à leur découverte. On passe donc notre tour et nous nous rendons directement aux grottes de Postojna. Avant la visite, nous poussons quand même une dizaine de kilomètres plus loin voir le château de Predjama qui semble sortir tout droit d’une grotte.

 

 

Nous nous contentons de l’admirer de l’extérieur, et ne le visitons pas.

Rien qu’à la taille du parking des grottes de Postojna, on comprend immédiatement qu’on ne part pas pour une visite confidentielle.

Cette impression se confirme au moment de l’achat des billets. Beaucoup de monde, mais pas de queue. En revanche, il est environ 13h30, mais on ne nous propose que la dernière visite du jour à 15h, celle de 14h étant déjà complète. On ne va pas se mentir, ça sent un peu l’usine à touristes.

A l’heure convenue, nous nous présentons à la porte d’entrée de la grotte. Les visiteurs sont répartis en groupes selon leur nationalité, ou plutôt la langue de leur visite. Pour nous, ce sera l’anglais. Il y a possibilité d’avoir un audioguide en français pour quelques euros supplémentaires, mais nous avons préféré suivre la visite en anglais. On entre, et on est dirigé vers un petit train. C’est plutôt marrant, et/même si (selon les goûts) cela a un petit air de Disneyland. On se demande bien dans quoi on s’est embarqué. Après quelques consignes de sécurité, le petit train démarre. C’est alors une enfilade de pièces (et de couloirs) plus beaux les unes que les autres. On est ébloui. Au bout de quelques minutes, le train s’arrête et la visite se poursuit à pied. En matière de merveilles, on n’avait en fait rien vu. Des salles plus belles que les autres s’enchaînent les unes aux autres.

 

 

Stalactites, stalactites, colonnes, « spaghettis » au plafond, drapés… je ne sais plus où donner de la tête, ou plutôt des yeux. La guide nous laisse progresser à notre rythme et ne nous fournit les explications qu’à quelques moments bien précis. Du coup, on a tout notre temps pour en profiter. C’est magnifique ! J’ai l’impression que cette grotte ne finira jamais.

 

 

Et de fait, la guide explique que malgré notre impression, nous ne visitons qu’une faible partie de la grotte, qui s’étend encore bien davantage. J’apprends aussi au passage que la Slovénie compte pas moins de 14000 grottes. Avis aux amateurs !

 

 

Après une heure et demie environ d’enchantement, nous sommes ramenés à notre point de départ. Verdict : en dépit d’une fréquentation très importante, l’organisation est extrêmement bien faite et on ne se rend pas compte de l’importance du nombre des visiteurs une fois dans la grotte. De plus, les éclairages savamment disposés permettent de bien mettre en valeur certaines concrétions et de bien en profiter.

Cerise sur le gâteau : à la fin de la visite, on a la possibilité de découvrir Proteus, ou Protée en français, un animal assez semblable de forme à une salamandre, mais blanc, ou rosé, aveugle, qui vit dans l’eau jusqu’à cent ans, et peut même s’abstenir de manger durant dix ans.

 

(les photos du Protée sont interdites lors de la visite – cette photo est empruntée à un livre)

 

Autre petit clin d’œil sympa : à l’entrée de la visite, on nous prend en photo plus ou moins à notre insu, et des photos souvenirs sont disponibles à la sortie.

C’est donc ravis que nous ressortons de cette visite, malgré nos quelques réserves ou réticences initiales.

La météo a bien changé. C’est sous de violents coups de tonnerre et une forte pluie que nous rejoignons notre logement pour les quatre nuits prochaines.

En attendant le repas (j’ai réservé en demi pension), on se repose dans notre chambre, simple, mais grande et confortable. Le repas s’avérera extrêmement copieux. Même Corto qui est un gourmand toujours affamé s’avouera repus. C’est dire !

 

Jour 7

Après un bon petit déjeuner, on part ce matin se balader dans la forêt de Sneznik. On se gare près du château du même nom, et on suit un sentier qui s’enfonce tout droit dans la forêt. On progresse sous un couvert végétal constitué pratiquement que de hêtres. La montagne de cette forêt est réputée pour abriter une faune riche : ours bruns, chamois, loups, lynx… évidemment, nous n’en croiserons aucun.

 

 

En revanche, nous avons vu de nombreuses déjections différentes, que j’essaie d’identifier grâce à Google Lens. Mais ce type de reconnaissance laisse encore largement à désirer ! Le chant de nombreux oiseaux accompagnera nos pas durant toute cette balade.

L’après-midi, nous changeons de direction, et partons nous balader autour du lac de Cerknica : il a la particularité d’être ce qu’on appelle un lac « intermittent », c’est-à-dire un lac à la saison humide, qui disparaît complètement à la saison sèche – en été. Pour le moment, on est au printemps, et il est bien en eau. On se promène à pied le long de ses berges, et on s’arrête à plusieurs points d’observation.

 

 

Ce lac est riche d’une importante faune – des batraciens, des oiseaux, des mammifères, des papillons.. – on en a entendu de nombreux au cours de notre balade, surtout des grenouilles et des oiseaux, mais pas vraiment pu en observer de près. Sans doute nous aurait-il fallu être plus patients, et nous poser longuement dans l’une des tours d’observation…

Nous rentrons ravis de ces deux balades de la journée. Alors que nous regagnons à peine notre voiture, un orage éclate au-dessus de nous, qui ne durera pas. Et peu avant d’atteindre notre logement, nous avons la chance d’apercevoir deux cerfs sortis de la forêt et venus brouter l’herbe bien grasse de la prairie qui la borde.

 

Jour 8

Notre balade d’hier dans la forêt de la montagne de Sneznik nous a bien plu. Nous décidons donc de retourner en explorer une nouvelle partie. Mais pas de grande balade au programme pour aujourd’hui, car nous avons rendez-vous à 13h pour partir tenter d’observer les ours.

Nous retournons vers le château de Sneznik, mais cette fois, nous le dépassons et poursuivons la route. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises sur le bord de la route, moteur éteint, pour voir si d’aventure nous apercevrions quelques animaux sauvages. Mais rien… Nous posons finalement la voiture et suivons un chemin à pied. Un véritable concert de piaillements nous accompagne. Nous sommes sans doute entourés d’oiseaux, mais impossible d’en voir un seul. Ils sont cachés dans les arbres, mais ne se laissent pas voir facilement. En attendant un bon moment, immobiles et silencieux, nous finissons pas en apercevoir un ou deux, mais haut perchés. Impossible de les identifier.

Nous reprenons donc la voiture pour rentrer à notre guesthouse. Au détour d’un virage, que voit-on qui se précipite dans le fossé ? Un renard ! Je freine, et je roule tout doucement jusqu’à l’endroit où on l’a vu disparaître. Heureusement, cette petite route est très peu fréquentée, je ne gêne absolument pas la circulation. De hautes herbes réduisent la visibilité. Mais au bout de quelques secondes, mes yeux s’habituent à ce fouillis d’herbes, et je finis par le voir : il est là, devant nous, couché, à nous regarder aussi. Je saisis mon appareil photo et je tente quelques clichés. Il ne bouge toujours pas. Incroyable ! Au bout de quelques minutes, il finit par se lever et disparaître. Je remets le contact et redémarre… pour le voir apparaître et disparaître à nouveau au virage suivant. Mais cette fois nous serons moins chanceux, nous ne parviendrons pas à le retrouver au milieu de la végétation.

De retour à la guesthouse, mon excitation est à son comble : c’est cet après-midi que nous partons faire un affût dans l’espoir d’apercevoir un ours. Le temps est beau, dégagé. Tout s’annonce sous les meilleurs auspices. Mais je sais bien que cela ne suffit pas.

Peu après, nous voilà donc seuls dans notre affût, au beau milieu de la forêt. J’installe mon matériel photo, et nous prenons place, silencieux. On sait que l’attente risque d’être longue, alors nous nous installons le plus confortablement possible, en bougeant le moins possible. Nous scrutons la forêt qui s’étend devant nos yeux. Rien. Pas la moindre trace de présence d’un ours. Pourtant, sur le sentier qui mène à l’affût, nous avons clairement vu des empreintes de pattes d’ours dans la boue. Une demi-heure passe. Rien. Une heure. Toujours rien. Je me dis que c’est normal, que l’ours nous a sans doute entendus venir, et qu’il attend que le calme complet retombe avant de venir faire un petit tour de notre côté. Deux heures. Rien. Les oiseaux si difficiles à voir ce matin font à présent un véritable ballet sous nos yeux. Mais ce n’est plus pour eux que nous sommes ici. Une fine pluie commence à tomber. Zut. Aucun ours ne va vouloir sortir sous la pluie. Heureusement, elle cesse rapidement, le soleil revient, et les oiseaux reprennent leur chant. Mais toujours pas d’ours et l’heure tourne. Trois heures. Rien. Je commence à désespérer. Après tout, pourquoi un ours viendrait-il justement à cet endroit de la forêt, immense, précisément parce que nous l’y attendons ? Trois heures et demie. Rien. Quatre heures, rien. Bon, je croise le regard de Corto. Rien… quand j’entends sur ma droite un bruit de feuilles séchées. Je fais discrètement signe à Corto. Et presque en même temps surgissent dans mon champ de vision deux oursons suivis de leur mère. Waouh ! Je n’en crois pas mes yeux. Ils sont adorables. Tous trois se pressent juste devant nos yeux, se couchent et se mettent à dévorer l’herbe. Et ils mangent, et ils mangent. C’est à peine s’ils relèvent la tête de temps en temps. Au bout d’un long moment, ils changent de place, et continuent à manger. D’après mes estimations, les jeunes ne sont pas de l’année, mais de l’année précédente. Leur pelage n’a pas la même couleur. Du coin de l’œil, la mère veille sur eux. A un moment, elle se dresse sur ses pattes arrière et écoute. Immédiatement, l’ourson qui se trouvait près d’elle l’imite, et les voilà tous deux à scruter les environs. Ils restent là sous nos yeux à se laisser photographier une grosse demi-heure, voire plus. Quand ils repartent enfin, il est plus de 18h. Plein succès, nous pouvons rentrer. Il nous faut juste attendre qu’on vienne nous chercher. Mais un quart d’heure plus tard, un autre bruit de feuilles séchées me fait dresser l’oreille. Cette fois, c’est un mâle solitaire qui s’avance. Lui aussi fouille le sol à la recherche de nourriture. Lui aussi vient se placer bien sous nos yeux. L’appareil photo crépite à nouveau, mais il semble l’ignorer complètement. Il creuse le sol, écarte de sa grosse patte une pierre, et enfin satisfait, s’installe dans son trou. Va-t-il dormir là ? Oui… non, il se relève au bout d’un moment, et se remet à fouiner. Puis il a dû entendre quelque chose, car il fait mine de partir, puis se ravise, revient sur ses pas, et se remet à manger. Deux fois il fait mine de partir, et deux fois il revient. Au total, nous l’aurons observé presque trois quarts d’heure. Inespéré. C’est ravie, comblée au-delà de mes espérances, et sur un petit nuage que je rentre à la guesthouse. Évidemment la conversation du dîner sera entièrement consacrée aux ours !

 

Jour 9

Aujourd’hui, c’est notre dernière journée dans la région. Tôt le matin après le petit déjeuner, nous partons pour la cave de Križna jama. J’ai réservé le grand tour, de 4h environ. Il s’agit d’une cave laissée en l’état, c’est-à-dire très peu aménagée. Pas de chemin en béton, pas de lumière, rien. Le tour « ordinaire » d’une heure environ permet de découvrir le premier lac. Mais nous, nous allons avoir la chance d’en découvrir bien plus. En effet, chaque jour ou presque, 4 personnes maximum peuvent effectuer (sur réservation) un tour qui mène jusqu’au 12è lac. Ensuite, il existe un dernier tour, encore plus long, de 7 heures environ, mais possible uniquement en hiver, donc pas pour nous. Avant de partir, il faut s’équiper : trois paires de chaussettes superposées, au moins deux polaires, une combinaison complète, des bottes en caoutchouc, un casque de protection et une lumière frontale. Une petite photo souvenir et c’est parti. Nous effectuons d’abord le parcours « tout venant », puis nous montons dans un bateau pneumatique et nous voilà partis à la découverte des nombreux lacs.

 

 

Le milieu est très fragile, et notre guide nous explique qu’il faut précautionneusement le protéger, et comment le préserver au mieux pour les générations à venir. Entre les différents lacs, il nous fait à plusieurs reprises descendre du bateau, marcher, puis remonter dans le même bateau qu’il porte, ou dans un nouveau bateau. Sur le parcours, on admire des stalactites et quelques stalagmites à la lumière de nos frontales.

 

 

C’est merveilleux. J’ai l’impression d’être une exploratrice, de faire partie de l’équipe qui a découvert pour la première fois ces grottes. On progresse lentement et en silence. Seul le clapotis des rames sur l’eau du lac rompt le silence.

 

 

C’est très impressionnant. Chacun de nous savoure ces moment rares et précieux. Arrivés au dernier lac, nous ne descendons plus du bateau, on se laisse glisser doucement sur les eaux du lac, contemplatifs. Au bout d’une demi-heure, le guide accoste finalement, nous fait sortir du bateau, et nous demande à brûle-pourpoint si nous préférons un thé ou un café. Ni le jeune Hollandais qui nous accompagne ni Corto et moi ne comprenons vraiment la question. Un peu troublés, nous ne répondons pas vraiment. Le guide insiste. A peine lui avons-nous répondu qu’on le voit disparaître et revenir très peu de temps après avec un récipient avec lequel il puise un peu de l’eau du lac qu’il met aussitôt à bouillir sur un petit réchaud. Mais oui, c’est donc sérieux, il est en train de nous préparer un café, 200m sous terre ! Nous le dégusterons donc en nous adonnant à tour de rôle à quelques séances photos, avant de reprendre le chemin du retour. Dernière surprise, après quelques pas en dehors de la grotte, nous sommes saisis par une forte odeur. C’est en fait celle de la nature qui nous environne, mais que notre nez, habitué, ne nous laisse plus percevoir. Le fait d’avoir été coupés de toute odeur pendant quelques heures nous rend à nouveau sensibles à cette odeur pourtant très familière et que nous avions oubliée, ou à laquelle nous ne savons plus prêter attention.

Après avoir pu visiter deux grottes magnifiques, mais il est vrai très aménagées (celles de Skocjan et de Postojna), nous sommes ravis d’avoir pu jouer les explorateurs et découvrir une grotte « naturelle », laissée dans le même état que lorsqu’elle a été découverte. C’est tout à fait différent, et extrêmement intéressant.

L’après-midi, nous allons nous balader un peu plus loin, à Rakov Skocja, dans une vallée karstique.

 

 

Nous ne sommes pas assez précautionneux, ne prenons pas les repères d’usage sur notre GPS, et du coup, nous nous trompons de sentier et ne parcourons pas celui initialement prévu. Mais ce n’est finalement pas si grave, car nous avons quand même effectué une petite randonnée bien sympathique, au bord de l’eau et au frais.

 

 

Tout contents une nouvelle fois de cette journée, nous rentrons tranquillement commencer à refaire nos bagages pour le lendemain.

 

Jour 10

Aujourd’hui, nous quittons la région pour rejoindre Ljubljana, où nous reprendrons l’avion demain. Mais rien ne presse, nous prenons notre temps avant de nous mettre en route. Une petite heure plus tard, nous sommes aux abords de Ljubljana où nous allons tout d’abord visiter le musée des trains. C’est surtout pour Corto que j’ai mis cette visite au programme, car il aime beaucoup tout ce qui touche aux moyens de transport. Un premier hangar renferme de très belles locomotives anciennes, en très bon état.

 

 

Dommage, il n’est possible de monter que dans deux d’entre elles.

 

 

Plus loin, en extérieur, d’autres locomotives semblent davantage laissées « dans leur jus ».

 

 

On visite ensuite une salle consacrée au matériel divers, une autre aux uniformes du personnel, puis divers hangars et enfin une salle consacrée à la signalisation et à l’aiguillage, et une dernière aux draisines. Au final, bof bof. Les locomotives du premier hangar sont très belles, mais ensuite, toutes les différentes pièces exposées sont moins intéressantes. Bref, à moins d’être vraiment passionné, on peut passer son chemin… L’heure tourne, on part prendre possession de notre logement pour la nuit, puis on ressort découvrir à pied le centre de la ville.

 

 

 

C’est petit, coquet, à l’ambiance jeune et détendue. J’aime bien, même si je me sens toute perturbée de me retrouver en ville après ces presque deux semaines passées dans la nature, loin de tout.

On déambule un peu au hasard dans les rues, on longe la rivière, on s’arrête boire un verre. La journée passe agréablement.

Demain, on reprend l’avion…