Introduction et Jour 1

 

Cette année, nous n’avons rien d’organisé entre les fêtes et il nous reste des avoirs avec EasyJet. Un petit coup d’œil sur leur site, et on a vite fait de repérer des vols pas chers pour Budapest, juste après Noël. Il ne nous en faut pas plus pour nous décider, surtout que ça fait bien des années que nous n’y sommes pas allés, et nos souvenirs sont un peu flous. On réserve donc nos billets pour un séjour de 4 jours entre le 27 et le 31 décembre.

Comme notre séjour sera court, nous n’avons pas réservé de bagages, et je comptais prendre l’option Free Hands pour voyager chacun avec une valise cabine. Mais début décembre, au moment de réserver, catastrophe, je me rends compte que EasyJet a changé sa politique de bagages et ne propose plus le service FreeHands. Il faut désormais payer pour tout bagage, et dans notre cas, les tarifs sont franchement élevés. Bien énervés (et un peu vexés !) de ne pas avoir été prévenus au moment de notre réservation que nous ne pourrions pas profiter d’un bagage pour un coût correct, nous décidons donc de voyager léger léger. C’est donc avec un petit sac à dos (mais gratuit !) chacun que nous nous mettons en route pour l’aéroport. Comme d’habitude, le vol se passe sans encombre, même si la queue pour le comptoir d’enregistrement s’étirait longuement. Un jeune homme devant nous qui, lui, faisait la queue pour Copenhague, a sans doute loupé son vol, car arrivé au niveau des comptoirs, un employé de la compagnie lui a fait savoir que l’enregistrement de son vol était terminé. Il était furieux, et je le comprends, car il venait de faire une longue queue devant nous, et l’employé n’avertissait de la fin des enregistrements que les personnes se trouvant tout près des comptoirs. Les autres n’avaient aucune chance de l’entendre ou de voir une quelconque pancarte. Espérons quand même pour lui qu’on lui ait proposé une solution de rechange facilement !

Arrivés à Budapest, tout va vite, car nous n’avons aucun bagage à récupérer. Une fois passé la porte des arrivées, nous nous dirigeons sur notre gauche vers le comptoir des transports en commun, où nous achetons un billet de bus pour la 1ère station de métro, Calvin ter. Il s’agit en fait aussi du premier arrêt de bus, proche de notre hôtel. Après un quart d’heure de bus environ, nous descendons du bus et nous nous dirigeons vers l’hôtel que nous avons réservé, The Three Corner’s Style Life.

 

 

Sur le trajet Corto, qui, de peur d’abîmer ses chaussures s’il devait avoir à marcher dans la neige (que nous n’aurons pas de tout notre séjour), a pris de vieilles chaussures, s’aperçoit que l’une de ses semelles est largement décollée. Quelques mètres plus tard, il la perdra même complètement.

Une fois nos bagages déposés à l’hôtel, nous n’avons plus qu’une idée en tête : nous mettre en quête d’une nouvelle paire de chaussures pour Corto. La dame à l’accueil de l’hôtel nous indique un « mall » à quelques minutes de marche. Parfait ! Surtout que Corto est bien décidé à ne pas faire le difficile. L’endroit indiqué est vite trouvé, et dès l’entrée, on aperçoit l’enseigne d’un Décathlon. Voilà Corto sauvé, et chaussé de neuf pour le reste de son séjour. Les vacances peuvent commencer, qui s’annoncent d’ailleurs sous les meilleurs auspices, car nous sommes tout contents de notre chambre, spacieuse, propre et très confortable, à la décoration plutôt design.

 

 

Toutes ces aventures nous ayant ouvert l’appétit, nous partons alors à la recherche d’un restaurant, en même temps qu’à une première approche de la ville. Nos pas nous mènent dans une rue piétonne, et notre choix s’arrête sur un restaurant servant diverses spécialités locales. Nous nous installons, commandons, et assez rapidement nos premiers plats arrivent, en particulier un assortiment énorme de viandes différentes à se partager…. ce qui n’est pas le cas de la petite famille installée juste en face de moi. Ils vont de déboire en déboire : du porc à la place du poulet, des pommes de terre froides, une boisson oubliée, leur fille qui n’a pas été servie alors que ses parents se sont finalement résolus à commencer sans elle et ont même terminé leur assiette ; le serveur qui finit, après plusieurs relances de la part du couple, par apporter un plat à l’enfant, mais qui ne correspond pas à celui commandé. Nous avons eu plus de chance qu’eux, car je dois dire que nous avons bien mangé, des plats copieux et bien préparés, et apportés dans des délais très raisonnables. Quoi qu’il en soit, nous ne retiendrons pas cette adresse, de peur d’être victime une fois prochaine du même serveur que le malheureux couple franco-autrichien. 

Ce n’est qu’après une grande marche digestive que nous rentrons à l’hôtel, pour une bonne nuit de sommeil bien mérité.

 

 

Jour 2

 

Ce matin, nous avons rendez-vous assez tôt pour la visite du Parlement.

 

 

En fait, je n’ai eu le choix ni de la date, ni de l’horaire, c’était la seule visite guidée en français de proposée durant notre séjour. Nous nous présentons donc les premiers au petit-déjeuner, et nous nous mettons en route sans traîner. Notre marche de 45 mn environ nous a permis de découvrir Budapest de jour. Nous passons devant plein d’endroits où je sais que nous reviendrons dans la journée.

La visite du Parlement dure environ trois quarts d’heure, et permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de Budapest et de la Hongrie. Nous commençons par montrer un long escalier dont la cage est recouverte d’or.

 

 

40 kg ont été nécessaires pour tout recouvrir. Y’a pas à dire, ça brille !

 

 

Nous parcourons ensuite plusieurs longs et majestueux couloirs,

 

 

avant de découvrir l’immense et imposant escalier d’apparat,

 

 

et la couronne d’Etienne, à laquelle les Hongrois sont, paraît-il, encore aujourd’hui très attachés.

 

 

 

 

La visite se termine sur la chambre des députés. Même sans être Hongrois, c’est une visite très intéressante, et qui permet de mieux connaître l’un des monuments emblématiques de la ville.

 

 

Repose-cigares dans les couloirs du Parlement

 

Vue sur Buda et le Danube depuis une des fenêtres du Parlement

 

En ressortant, nous faisons le tour du parlement pour rejoindre les berges du Danube. Peu après, nous tombons sur le mémorial dédié à la mémoire des juifs assassinés durant la période nazie : il s’agit de chaussures en bronze dispersées le long du quai, souvenirs des juifs qu’on avait fait se déchausser avant d’être fusillés et de tomber dans le Danube.

 

 

Un peu plus bas, nous arrivons à la hauteur du pont des chaînes, le plus ancien pont de Budapest, alors en travaux. Impossible de l’approcher et encore moins de le traverser.

 

Vue sur Buda

 

Sur Szechenyi Istvan ter, nous entrons alors dans le palais Gresham, un magnifique bâtiment Art Déco recouvert de tuiles dorées, aujourd’hui Palace Gresham, ou encore hôtel Four Seasons, et ne pouvons qu’admirer ses magnifiques décors art déco. On nous laisse déambuler à notre aise et prendre des photos.

 

Bar de l’hôtel

 

On continue un peu notre balade et tombons sur notre premier marché de Noël de Budapest : la première partie est libre d’accès, la seconde, plus restreinte, nécessite de montrer son passe sanitaire. Les produits proposés sont plutôt de bonne qualité, j’entends par là des produits artisanaux, et non les habituelles cochonneries chinoises que l’on trouve trop souvent sur ce genre de marché : ici, pas de bonnets péruviens, mais des décorations de Noël, des stands de vins chauds et d’un gâteau très typique, le kürtőskalács : il s’agit de bandelettes de pâtes parfumées d’épices, enroulées sur un rouleau, et qui cuisent en tournant au-dessus de braises à la façon d’un tourne broche. Une fois le gâteau cuit, le rouleau est enlevé, et on obtient une pâtisserie de forme cylindrique, et parfumée au chocolat, à la cannelle, à la noix de coco…

 

Avec Corto, on s’est dit qu’il nous faudrait y goûter durant notre séjour, mais l’occasion ne se produira finalement pas.

Après avoir traversé tranquillement ce petit marché de Noël, nous voilà devant la cathédrale Saint Etienne, d’une hauteur de 96 m, chiffre symbolique en Hongrie. L’entrée en est gratuite, mais un gardien à l’entrée veille à ce que chacun dépose bien dans l’urne une donation de 200f (environ 1e). A l’intérieur, c’est beau, c’est somptueux, on retrouve sur l’un des vitraux la couronne du saint patron, mais je dois bien avouer que cette cathédrale ne m’a pas vraiment touchée. Peut-être la froideur qui se dégage de tous ces ors et ces marbres… 

 

On retrouve la couronne d’Etienne sur l’un des vitraux

 

Nous ne nous éternisons pas, et reprenons notre balade en direction de deux édifices que j’avais repérés sur Internet lors de la préparation de ce voyage, la Caisse d’épargne de la poste royale, un édifice Art Nouveau au toit recouvert de tuiles multicolores,

 

 

et tout à côté, la banque nationale de Hongrie.

 

 

De manière générale, il suffit de lever le nez dans ce quartier pour tomber sur un détail architectural intéressant, un immeuble plus ou moins Art nouveau, des Atlantes…

 

 

Nos pas nous mènent ensuite sur la place Szabadsag ter, une des plus grandes de Budapest, où se trouve, entre autres, un mémorial élevé à la mémoire des victimes du nazisme, devant lequel ont été accrochés des portraits d’hommes et de femmes déportés et jamais revenus. Une émouvante valise éventrée se trouve parmi les photos. Juste au nord de la place on va voir de l’extérieur la maison Bedo, très belle,

 

 

puis on remonte la très belle Andrássy út (d’ailleurs classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO). On passe devant l’opéra national hongrois,

 

 

que l’on se contentera d’admirer de l’extérieur, avant d’atteindre le musée de la Terreur : ce bâtiment a autrefois été le siège du Parti des Croix fléchées, avant d’être transformé sous le régime de la République populaire de Hongrie en quartier général de la police politique communiste, l’AVH.

 

 

 

L’intérieur fait froid dans le dos. On y comprend les mécanismes en place qui, durant de longues années et sous des régimes politiques différents, ont fait régner la terreur sur la ville et le pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La visite est instructive, mais à moins de prendre un audioguide, peu de cartouches vous renseigneront sur ce qui est présenté. Seule une feuille écrite petit de format A4 à l’entrée de chaque pièce et qui reprend ce qui est dit dans l’audioguide, fournit des informations. J’avoue n’avoir lu que certaines d’entre elles, et m’être débrouillée seule pour le reste. A noter, pour les porteurs du Pass Education (français), l’entrée est gratuite. Attention, la visite de ce musée est longue, il faut bien prévoir 2 bonnes heures. Elle commence au 2e étage, avec quelques salles consacrées au régime nazi, puis le reste du musée est consacré aux exactions communistes, et se termine au sous-sol par la visite des cellules, des salles de torture, et même des poteaux d’exécution où les opposants politiques étaient pendus. Comme on aura l’occasion de le remarquer à plusieurs reprises par la suite lors de ce séjour, les Hongrois ont tendance à passer très vite sur les crimes nazis, et à s’étendre bien davantage sur la période communiste. Si l’on comprend facilement la raison de ce parti-pris, il est très visible dans la présentation de la terreur qui a régné sur la ville et le pays.

Quand nous sortons du musée, l’après-midi est déjà bien entamé. Nous poursuivons notre marche sur le même boulevard, et arrivons sur la place des Héros. C’est là que se trouve le musée des Beaux Arts. Il est sans doute très intéressant, mais nous décidons de ne pas le visiter, puisque ce séjour est placé pour nous sous le signe de la détente. Notre priorité pour la fin de la journée sera donc pour les bains, et plus précisément les bains Széchenyi qui se trouvent à l’entrée du bois, derrière la place. Mais nous avons bien failli les louper : au bout de la place, nous repérons une longue queue qui s’étend devant un grand bâtiment. Les gens ont tous à la main un gros sac ou un sac à dos. Pas de doute pour nous, ils attendent pour les bains. Mais quand même, prise d’un doute en ne voyant nulle part écrit le nom de ces bains, je demande à la femme juste devant moi dans la queue pour quoi elle attend. Étonnée, elle me répond pour la patinoire.

 

 

Nous sortons vite de la queue et dépassons la place, derrière laquelle nous apercevons effectivement une immense patinoire extérieure, sur laquelle plein de jeunes patinent au rythme d’une musique entraînante. Nos bains sont juste après, dans un grand bâtiment. Nous n’avons pas réservé nos entrées sur Internet – ce qui est pourtant mieux, car cela permet de bénéficier d’une remise de 10% et d’éviter de faire la queue – mais nous entrons facilement sans attendre. On est deux, on nous attribue d’office un « locker » (un casier, dont nous ne nous servirons pas), et une seule cabine, que nous devrons partager, comme on nous l’explique, et contre quelques billets, la caissière nous remet deux montres en plastique. Très vite nous trouvons l’entrée des vestiaires, on nous attribue un numéro de cabine, on se change, et c’est là que les choses se gâtent. Comment refermer la cabine ? On bippe la montre, on pousse le petit loquet, mais pas comme il convient, car notre porte n’est toujours pas verrouillée. Il nous faudra plusieurs essais avant de comprendre. Il faut d’abord bipper la montre, puis pousser le loquet vers la couleur rouge et attendre. Quand les petites lumières orange ont fini de clignoter, la porte est verrouillée. C’est tout simple, encore faut-il le savoir. Et au retour, pour déverrouiller la porte, il faut à nouveau bipper la serrure avec la montre en plastique. Nous voilà donc partis. Le complexe balnéaire est immense. On commence par la piscine extérieure. On court un peu car les quelques mètres qui séparent la porte du bord du bassin nous paraissent bien longs vu la température qu’il fait dehors. Mais une fois le premier pied dans l’eau, on oublie tout. Une douceur nous envahit, l’eau est chaude, c’est bon. Je m’accroche au cou de Corto, je relève les pieds et je me laisse porter. C’est bon… Mais très vite, nous voilà tous les deux emportés par le courant. Sans effort, on fait le tour du bassin, c’est très ludique. Parfois, je sens que Corto force un peu pour entrer dans l’une des petites « pièces » d’eau sans courant où l’on peut se détendre tranquillement. Bref, un très chouette endroit, à ne pas manquer. Ensuite, on part explorer les bains intérieurs. Il y en a plein. On passe de salle en salle, on pousse une porte, et on redécouvre de nouveaux bassins, des saunas, des salles de repos. C’est incroyable ! Cette première expérience des bains de Budapest est vraiment une réussite. On reste jusqu’à la fermeture (à 20h en cette période de Noël). Une femme fait alors le tour des bassins et prévient les baigneurs qu’il est temps de regagner les vestiaires. Là, l’ambiance est moins sympathique. Des femmes répètent en boucle « it is time, it is time, closed, closed », et pressent les visiteurs. Ici, comme chez les gardiennes du musée de la Terreur d’ailleurs, le sourire est en option. Mais rien qui puisse gâcher notre plaisir. Bien détendus et bien décidés à essayer un autre bain le lendemain, nous nous engouffrons dans la station de métro tout proche (Corto est fan de métro, et voulait voir si les wagons de cette ligne étaient toujours jaunes, comme dans son souvenir – pour ceux qui se le demanderaient aussi, ils le sont toujours…), et nous ressortons quelques stations plus tard, en plein centre ville. Nous allons dîner tranquillement dans un petit restaurant où nous goûtons aux spécialités locales : soupe de goulash et autres plats à base de paprika.

 

 

Jour 3

 

Ce matin, le départ est moins matinal, et nous sommes bien décidés à profiter à fond du très bon petit déjeuner buffet servi par l’hôtel. Les produits sont de qualité, et pour certains, changent chaque jour. L’avantage d’un tel petit déjeuner copieux est que nous n’aurons pas du tout faim à midi et que nous n’aurons donc pas besoin de nous arrêter pour manger. Nous nous contenterons de dîner ce soir, après nos visites.

La journée sera consacrée à l’exploration de Buda, la partie ancienne de la ville où se trouve le château royal. Nous traversons le fleuve presque en face des bains Gellert, puis des bains Rudas. C’est là que nous reviendrons ce soir, car j’ai bien envie de voir à quoi ressemblent d’authentiques bains ottomans. Mais en attendant, nous rejoignons la place Clark Adam, d’où partent un funiculaire ou des escaliers pour rejoindre le château, perché en haut d’une colline. Le choix est vite fait, ce sera l’escalier, le funiculaire étant en maintenance aujourd’hui. Honnêtement, ça se fait très facilement. Devant le château, la vue est superbe sur Pest, l’autre partie de la ville située de l’autre côté du Danube. On voit le Parlement, la grande roue, la cathédrale Saint Etienne, tout ce que l’on a visité hier. Dans la cour du château se trouve l’entrée d’un musée d’histoire que nous n’avons pas visité.

 

 

Nous préférons nous consacrer à la découverte de la Galerie Nationale Hongroise, dans le bâtiment principal. A noter que là aussi, le Pass Education est accepté et donne accès gratuitement aux collections permanentes et à l’exposition temporaire. On passe de salle en salle à admirer quelques-unes des œuvres des plus grands maîtres hongrois. Ensuite, nous partons à pied dans la ville ancienne, vraiment très mignonne, avec ses maisons colorées,

 

 

 

où nous visitons l’église Saint Matthias (la billetterie se trouve sur la place, face à l’entrée de l’église).

 

 

Autant Saint Etienne ne m’avait pas particulièrement émue, autant je tombe sous le charme de cette église. Elle est entièrement peinte, magnifique avec ses couleurs chaudes, 

 

 

 

 

et un escalier permet d’accéder gratuitement à la galerie supérieure pour une vue d’ensemble de l’église.

 

 

Juste à côté, le Bastion des Pêcheurs, dont les deux galeries sont ouvertes gratuitement en cette période de Noël.

 

 

De là, la vue est superbe et imprenable sur Pest. Pour profiter encore un peu plus de l’endroit, nous entrons dans le café de la galerie inférieure, mais on nous informe qu’il ferme. Tant pis. On rejoindra d’autant plus tôt les bains. Mais avant, nous nous rendons sur le quai à la hauteur de la place Batthyany ter au moment où le jour commence à tomber. Le Parlement est juste en face de nous, tout illuminé, avec le Danube au premier plan.

 

 

Il est alors temps de rejoindre les bains Rudas, d’authentiques bains ottomans, dont une très belle photo avait retenu mon attention sur Internet. Le fonctionnement des bains est semblable aux bains Széchenyi, mais ici, le complexe est bien plus petit. Comme hier, on commence par le bassin extérieur : il se situe sur le toit, recouvert par une coupole ouverte, et offre une vue magnifique sur Pest, alors toute illuminée car il fait désormais nuit. L’eau est bonne, à la température idéale, mais nous n’y resterons cependant pas très longtemps, car le bassin, petit, n’est occupé que par de (très) nombreux jeunes. Nous nous sentons vite de trop, et nous rabattons sur les bains intérieurs. On essaie les bains de la partie “wellness”, en fait des bassins récents, très agréables, mais c’est dans la partie ancienne, ottomane, que nous passerons l’essentiel de notre temps, le corps dans l’eau chaude, la tête dans les vapeurs, et surmontés d’une voûte reposant sur de solides piliers. C’est beaucoup plus authentique que les bains Széchenyi qui, s’ils sont largement plus grands, avec des bassins bien plus nombreux, ne présentent aucun charme architectural.

 

Jour 4

 

Aujourd’hui, nous allons visiter la partie centrale de la ville. Nous commençons par nous arrêter pas bien loin de notre hôtel, au marché Nagycsarnok. Il s’agit de grandes halles sur deux étages (un supermarché Aldi occupe, je crois, le sous-sol) : le rez-de-chaussée est consacré aux produits de bouche, l’étage aux souvenirs divers.

 

 

Nous passons un bon moment à déambuler entre les étales. Corto craque pour des saucissons, et moi pour différents types de paprika. Ensuite, nous remontons la Vaci utca, très commerçante,

 

 

jusqu’au café Gerbeaud sur la place Vörösmarty, où se trouve en ce moment un autre marché de Noël.

 

 

Nous entrons chez Gerbeaud pour nous réchauffer et bien sûr pour goûter à leur chocolat chaud. L’endroit est plus grand que je ne l’imaginais, d’un charme suranné qui confère au lieu une agréable chaleur. 

 

 

Bien réchauffés, nous ressortons et marchons le long du Danube jusqu’à la place Vigado, d’où le panorama sur Buda, son château et l’église Matthias est superbe. Malheureusement, le temps n’est pas très dégagé aujourd’hui, et le paysage se perd dans la brume.

 

 

Initialement, on avait prévu de redescendre jusqu’au pont Elisabeth pour s’arrêter dans un deuxième café, le café Parisi. Mais nous préférons finalement aller directement visiter la grande synagogue, qui se trouve être la plus grande synagogue d’Europe (dépassée, au niveau mondial, par celle de New-York, et par une autre, récente, en Israël). En entrant, je suis frappée par l’architecture et l’organisation de cette synagogue.

 

 

On se croirait bien davantage dans une église ! d’ailleurs, le guide (il est possible de participer à une visite guidée gratuite en français – le rendez-vous se trouve dans les travées de la synagogue, signalé par un panneau de chaque pays) confirme mes “soupçons”. Leur volonté de se moderniser et de s’intégrer à la société hongroise de l’époque a poussé les juifs à s’inspirer fortement du modèle de l’église pour concevoir cette synagogue : ici, le plan n’est pas carré ou octogonal comme traditionnellement, les murs sont très décorés, avec force dorure, l’imposant mur du fond qui renferme les rouleaux de la Torah ressemble à s’y méprendre à un choeur d’église… Notre guide, très sympathique, met d’ailleurs l’accent non pas sur les caractéristiques de cette synagogue, mais sur ce qui fait son caractère atypique… tellement atypique d’ailleurs que les juifs orthodoxes ne reconnaissent pas cette synagogue comme telle et ne viennent pas y prier. La visite se poursuit à l’extérieur, avec l’émouvant jardin transformé en cimetière de fortune (là aussi, c’est un fait très rare d’enterrer des personnes à proximité d’une synagogue, chose qui ne se retrouve qu’à Prague et Varsovie à ma connaissance) et des mémoriaux dédiés aux Justes et aux victimes des exactions nazies. Seuls cette fois, nous prolongeons notre visite par le petit musée associé, dont l’entrée est comprise dans le prix du billet (cher, d’ailleurs). 

Ensuite, nous nous perdons volontairement dans les petites rues de l’ancien quartier juif, aux alentours de la rue Dob (je n’ai noté que ce nom). Les bâtiments sont parfois délabrés et auraient besoin d’un bon coup de rénovation. Lors de la préparation de ce voyage, j’avais lu à plusieurs reprises que Budapest était une ville festive où les jeunes aimaient se retrouver. Et pourtant, de notre côté, nous trouvions cette ville bien sage, presque assoupie. Mais là, nous comprenons. C’est dans ce quartier que tout se passe. C’est ici le “must be” des jeunes. Ils y sont d’ailleurs plus nombreux que dans le reste de la ville, et les cafés ou autres restaurants “grunge” plus nombreux eux aussi. Sans trop de risque de nous tromper, nous repérons plusieurs établissements qui doivent faire partie de ce qu’on appelle à Budapest les “ruin bar”, très en vogue chez les jeunes.

 

 

 

Le plus célèbre d’entre eux, le Szimpla Kert n’est d’ailleurs pas bien loin. Nous passons devant, mais à cette heure, il est encore fermé. 

 

 

Il est bientôt 16h, et c’est en revanche l’heure pour nous de rejoindre les bains, si nous voulons nous garder du temps pour bien en profiter. J’avais initialement prévu que nous visiterions auparavant le Musée National (dont l’entrée est gratuite avec le Pass Éducation), mais nous abandonnons l’idée. Ni l’un ni l’autre n’avons trop envie de traîner dans un musée, nous sommes trop impatients de découvrir les fameux bains Gellert dont on nous a dit tant de bien. 

 

 

Avant de traverser le Danube pour nous rendre du côté Buda, nous jetons un œil à la “Baleine”, en fait un centre culturel situé Fövam ter,

 

 

et nous poussons la porte de l’établissement thermal. Pas de doute, c’est tout de suite plus imposant que les bains Rudas. Nous commençons à être rodés, et partons nous changer sans attendre. Que c’est grand ici aussi ! Les vestiaires sont sur deux étages. Nous suivons les flèches bleues du sol, et nous voilà dans la piscine extérieure. Comme les autres soirs, l’eau chaude nous réconforte aussitôt. A noter, nous ne pourrons pas profiter de la piscine à vague, vide en ce moment. Après ce premier bain, nous nous rendons au bord de la grande piscine intérieure, la plus connue, sous sa belle verrière Art Nouveau. Mais après notre bain chaud, ses eaux nous paraissent bien froides, nous ne nous attardons pas, et partons aussitôt tester les bassins des salles attenantes. Avec Corto, nous sommes d’accord, c’est ceux à 36°, ou 38°, que nous préférons. Nous restons un bon moment dans chacun d’eux à profiter et à nous détendre. 

Forte de ma petite expérience, je peux maintenant dire que ce sont les bains Gellert que j’ai finalement préférés, en particulier pour leur décoration. Mais j’ai aussi beaucoup aimé les bains Széchenyi pour leur immensité et leur piscine extérieure, et les bains Rudas pour leur authenticité ottomane (attention cependant, à la différence des deux autres, les bains Rudas étaient exceptionnellement mixtes pour la période des fêtes de fin d’année ; le reste du temps, ils ne sont mixtes que le we et en soirée)

Après un bon repas fait de spécialités hongroises, nous décidons de retourner au Szimpla Kert voir à quoi ressemble un Ruin Bar. Une longue queue composée uniquement de jeunes d’une vingtaine d’années s’étire le long du trottoir. Je m’approche de l’entrée, mais impossible de bien voir sans entrer vraiment. Il doit bien y avoir une heure d’attente. Corto ne se sent pas à sa place et ne veut pas attendre. Nous rentrons donc tranquillement à notre hôtel, en nous baladant dans les rues. 

 

Jour 5

 

Aujourd’hui est notre dernière journée à Budapest, puisque nous reprenons l’avion dans l’après-midi. Mais en attendant, nous avons bien l’intention de profiter du temps qu’il nous reste. Je serais bien retournée goûter une dernière fois aux plaisirs des bains, mais Corto a encore quelques courses à faire, et faute de temps, nous n’avons pas pu aller goûter au chocolat chaud du café New-York hier. Voilà donc notre programme de la matinée tout trouvé. Après avoir réglé notre taxe de séjour à l’hôtel (à Budapest, elle est rarement incluse dans le prix de la chambre) et laissé nos bagages en garde, nous partons en quête de derniers souvenirs, puis nous nous dirigeons vers le très beau café New-York, attaché au palace du même nom. L’endroit est superbe, le pianiste qui enchaîne morceau sur morceau participe aussi du charme suranné du lieu.

 

 

Mais ce café est connu et couru des touristes, et avant d’entrer, nous commençons par prendre notre tour dans une longue queue sur le trottoir. Une fois à table, nous profitons de notre dernier chocolat chaud, servi avec un petit cookie. Mais l’heure tourne trop vite, et nous devons à regret quitter les lieux pour aller récupérer nos bagages et prendre le bus qui nous amènera à l’aéroport. Comme à l’aller, nous prenons le bus 100E dont l’arrêt ne se trouve pas très loin de l’hôtel, et que nous avons pris soin de déjà repérer. 

Vol sans histoire jusqu’à Paris où nous arrivons juste à temps pour réveillonner.